L’hybride rechargeable est-il voué à disparaître ?
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Depuis quelques années, les véhicules hybrides rechargeables (PHEV) connaissent un certain succès, mais ils sont encore moins populaires que les autres types de motorisation. L’une des principales raisons de cette popularité est l’avantage fiscal que représente l’achat d’un véhicule hybride, notamment pour les particuliers qui profitent du bénéfice écologique et les professionnels et entreprises qui bénéficient d’une absence de malus et de TVS.
Le repli des ventes en France et en Europe
Pour la première fois, les ventes d’hybrides rechargeables ont chuté en Europe. S’agit-il d’une baisse temporaire ou d’un déclin définitif ? Ce qui pourrait être un recul temporaire pourrait représenter le début de la fin des hybrides rechargeables. Ce type de moteur allie le meilleur des deux mondes, électrique et thermique. Il est possible d’effectuer ses trajets quotidiens en mode électrique, tandis que l’essence (ou le diesel) permet de parcourir de longues distances sans souci.
Cependant, plutôt que les avantages, beaucoup pensent que le plug-in présente des inconvénients des deux côtés, notamment le coût, qui est difficile à rentabiliser. D’autant que certains conducteurs optent pour les plug-ins pour profiter des avantages fiscaux, mais ne les utilisent pas efficacement après l’achat ou ne rechargent pas leur appareil assez régulièrement. Le poids de l’appareil peut également augmenter la consommation de carburant.
Les ventes d’hybrides rechargeables ont été en baisse de 6 % en 2022 par rapport à l’année précédente, avec 184 000 véhicules vendus. Les hybrides rechargeables sont considérés comme une solution transitoire qui pourrait mener au tout électrique. À la lumière du record de parts de marché des électriques, il est évident qu’une majorité de consommateurs préfère ne pas utiliser cet intermédiaire, passant plus rapidement que prévu au tout électrique. Entre les hybrides simples et les électriques rechargeables, le plug-in risque d’être une étape intermédiaire de courte durée. La fin prochaine des moteurs à combustion en Europe ne fera qu’accentuer ce déclin !
Des voitures finalement pas si écolos ça ?
Une ONG américaine s’interroge sur la consommation réelle de ces véhicules par rapport aux chiffres théoriquement calculés. L’Agence de protection de l’environnement (EPA) des États-Unis autorise des subventions pour l’achat de véhicules hybrides rechargeables en se basant sur le fait qu’ils émettent moins de CO2 que les véhicules à combustion interne. Cette analyse a récemment été certifiée par l’ONG à but non lucratif Council on Clean Transportation. Elle est significative, car elle a été à l’origine du dieselgate en 2013, suite aux tests des véhicules diesel de Volkswagen.
Basée sur les données du California Bureau of Automotive Repair, l’étude menée par le Conseil international pour un transport propre indique clairement que les véhicules hybrides rechargeables sont utilisés beaucoup moins souvent en mode électrique que ne le souhaitent les constructeurs et la législation dans leurs chiffres. La différence est significative avec une fourchette de 26 % à 56 %, ce qui se traduit par une consommation d’énergie de 42 % à 67 % supérieure aux estimations de l’EPA.
De nombreuses autres études ont remis en question les éventuels avantages écologiques du PHEV. Ils ont été accusés de consommer trop de diesel ou de carburant. Les hybrides rechargeables consomment jusqu’à cinq fois la quantité de carburant que les fabricants prétendent utiliser pour le processus d’homologation. Selon l’organisation non gouvernementale Transport & Environment, l’Europe veut modifier le processus d’homologation pour le rendre plus conforme à la réalité. Cela pourrait modifier les chiffres de la consommation, qui contrastent avec les 2 litres/100 km que l’on observe habituellement. Or limiter la quantité de CO2 rejetée dans l’atmosphère est vital pour que notre planète soit vivante.
Une interdiction à la vente est prévue d’ici 2035
Le plus gros problème de ces voitures est que, tout comme les modèles hybrides et à combustion thermique, elles ne seront plus vendues en 2035. Bien que les gouvernements de certains pays, comme la France, aient été favorables à la protection des véhicules hybrides rechargeables au départ, ils ont fait marche arrière à la dernière seconde et ont ratifié le projet de loi présenté par le Parlement européen le 8 juin. Leur mauvaise réputation est restée. En effet, à quoi bon désormais créer une technologie dont on prédit qu’elle sera un désastre dans le futur ?
Il est plus avantageux pour les constructeurs de se concentrer sur des modèles 100 % électriques et ils n’hésitent pas à s’exprimer sur ce sujet pour faire passer le message. Ce manque d’investissement dans ce type de technologie est évident de la part des États. En France par exemple, un décret à venir stipule que le bonus maximal de 6 000 euros pour le CO2 ne pourra être accordé qu’aux véhicules « dont le taux d’émission de dioxyde de carbone est inférieur à zéro gramme par kilomètre ».
Auparavant, les véhicules hybrides rechargeables étaient qualifiés pour le super bonus en raison de leur taux d’émission inférieur à 20 g/km, et sont dans la même catégorie que les véhicules électriques, qui avaient un avantage en raison de leur cycle. En bref, il est presque certain que les VHR, bien que nécessairement proposés à la vente, ne seront pas capables de suivre le même schéma de croissance que les voitures entièrement électriques.